daredevil

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J'arrive dans une cour après un long couloir du Foyer de Jeunes Travailleurs (moi qui ne suis ni jeune ni travailleur), trois femmes sont assises au soleil sur un banc, je dis " Bonjour ! Les Alcooliques Anonymes ? " - " C'est bien ici. " Présentations. La plus âgée se lève et me fait la bise, suivie par les deux autres. Je suis pas trop 'bise' mais comment refuser quand j'accepte tellement de verres par ailleurs ? 

On entre dans le pavillon juste derrière, Peu après Michel nous rejoint, puis Nicolas. On commence par un bref tour de table, en donnant notre prénom (eh ! Je cite ceux des autres, moi c'est Jean-Gabriel et j'ajoute "C'est pas un pseudo") en faisant état de notre situation face à l'alcool, je crois me souvenir que tous sont devenus abstinents. Puis Sylvie a rejoint le groupe et, plus tard encore, Patrice. Je note que dans une brochure destiné aux nouveaux, Dieu ("quel qu'il soit", mais comme si tout le monde était plus ou moins croyant) est souvent évoqué, ne fût-ce que sous forme d'initiales établissant un programme quotidien ou une disposition d'esprit dont j'ai déjà oublié la signification. Un modérateur devant être désigné, deux personnes déclinent et Nicolas accepte de présider en quelque sorte la réunion. 

 

Le mardi est le jour des points fidélité au Leclerc et au bout d'une heure j'ai dû me retirer pour arriver avant sa fermeture.

Cette réunion presque confidentielle m'a laissé une excellente impression et j'ai ouvertement promis de revenir mardi prochain. J'ai été touché par les témoignages, avec des événements très violents dans deux d'entre eux, et puis cette femme encore jeune qui s'envoyait une bouteille de whisky dès le matin (autre forme de violence), tremblant au point de ne plus pouvoir tenir un combiné de téléphone. 

 

En outre, c'était une journée chaude, placée donc sous de bons auspices quand on veut bien voir les choses comme ça. Je n'ai quasiment pas d'expérience de réunions de groupe. Je crois qu'à un niveau subconscient, ça m'a secoué. Subconsciemment ou pas, ça m'a secoué. Bordel !

 

 

Je ne suis pas sûr de revoir la mer avant de plier les gaules. C'est mon image de fond d'écran de portable qui m'y a fait penser. Ni la montagne, ni les canettes de Coca-Cola, les préservatifs usagés et les tampons hygiéniques au Kilimandjaro que je jamais ascensionné. Je finirai ma vie dans cette cuvette (d'une façon ou d'une autre, il faut monter pour aller dans le centre ville). Bon, il y a pire. N'avoir jamais vu la mer et n'être jamais allé à la montagne, et fumer sa clope tous les soirs à la fenêtre de son HLM promis à la démolition par un gris soir d'hiver pluvieux. Et puis la loi de Murphy dont je ne donnerai ici que deux extraits : 

  • « Si, sur deux façons de faire quelque chose, au moins l'une peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu'un quelque part pour emprunter cette voie » ;

  • « Un emmerdement n'arrive jamais seul (loi de l'emmerdement maximal) »

Et un autre de la loi de Finagle : 

 Une version extrême de cette loi dit que « s'il y a la moindre possibilité que ça rate, ça ratera ; s'il n'y en a aucune, ça ratera quand même. »

 

j. f. pouffant.JPG

 

'Le fou rire' de Mauricette Toussaint, angle des rues Pré-Pigeon et Florent Cornilleau

 

 

 

 

 



17/04/2018
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