daredevil

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Pas le temps pour les politesses

H,

Je ne sais pas pourquoi, c'est le roucoulement de mon petit lapin Marlou qui m'a donné cette idée. Quand il s'ennuie, il demande ainsi à sortir. Oliver (le salopard à la queue coupée) en fait autant mais se jette sur la poignée de la porte d'entrée avant que j'aie eu le temps de lui ouvrir celle de la loggia. Bref, chapitre : moi/mes chats/mes chiens et les autres.

 

Ainsi étiez-vous quasiment alitée, presque mourante, et vous n'avez pas songé à m'appeler. C'est une bonne chose d'un autre côté, avec mes heures de coucher et de lever indécentes, je n'aurais pas facilement trouvé d'heure de visite qui le fût. Et je me le serais reproché.

 

C'est une heure où... Est-ce que je me laisse aller vraiment ? Pas tellement. Mais je parle franc, direct. On n'a pas de temps pour les politesses excessives et les approximations. On n'a pas d'autre temps que celui qui nous est accordé et dont on ne sait rien. Tous les accidentés mortels pensaient avoir un avenir, ils en déployaient encore les perspectives dans leur tête juste avant.

Je joue avec ma santé, c'est un fait. J'ai charge d'animaux domestiques qui comptent sur moi, c'en est un autre.

Maintenant, si j'étais autre, sobre, (fumeur modéré en plus, ça ferait pas de mal), peut-être n'aurais-je pas eu l'idée d'adopter Janvier et Cador et qu'ils se morfondraient encore dans 12 m2 au refuge de la Baumette. C'est à la suite de la fuite de Poupoune (ma grosse chatte gris cendré) que j'ai eu cette idée d'adopter un chien, pourtant je n'ai pas pensé consciemment qu'un chien serait plus fidèle qu'un chat. Me rappelant les bons rapports que j'avais eu avec ceux d'un SDF de passage au 5 rue Pasteur, j'ai souhaité en avoir un, puis deux pour donner un compagnon au premier. Aussi bête que ça.

 

On n'est pas condamnés à la vie qu'on vit, il y a des paramètres totalement indépendants de notre volonté, la génétique, les antécédents familiaux, les circonstances, les aléas de la vie comme on dit. Mais bon, on a une petite marge. On joue tous, riches ou pauvres, beaux ou laids, avec quelques maigres atouts. Même gravement malades, des personnes trouvent la sérénité.

Moi, avec Janvier, Cador et les autres, j'ai tiré le bon numéro. Je ne l'ai pas mérité. Je ne sais pas pourquoi mes poumons ne se sont pas enflammés, ni pourquoi mon foie n'a pas éclaté. Je ne sais pas s'il y a des anges gardiens. Mais si j'en ai un un, il a du boulot.

(Lettre à H. ce jour)

H. est cette ancienne voisine de palier, aux petits soins avec moi à l'époque, vieux ronchon que j'étais. Des noix par ci, des parts de galette par là, un sac de croquettes pour les chats errants pendant son absence. Pourquoi suis-je sur la réserve à son propos ?  Je me méfie des gens dévoués, genre mère Thérésa. Je ne crois pas à la bonté quand elle est étendue sur des années, parce qu'elle devient une entreprise. Je ne crois pas que les gens soient bons, mais qu'ils aient intérêt à manifester des actes de bonté, ça oui. 

 

J'ai des chiens. Faut les voir. Mais pas en photo, en vrai. Ils vous renifleront partout avant d'aller renifler ailleurs, des chiens quoi ! Il n'y a pas de duplicité chez les bêtes, c'est ça que j'aime.

 

 



27/03/2018
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