daredevil

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La nuit sera... (j'sais plus quoi)

" Vous faites quoi là ? - Maintenez-lui la tête. Drainons le liquide céphalo-rachidien. - Impossible par la peau. - Je ne passe pas par la peau. - Vraiment ? Bon sang ! - Je dois glisser l'aiguille le long du nerf optique. Donc tenez-le fermement. Vous pouvez faire ça ? - Et vous ? - Aucune idée.(...) J'y vais. Je dois atteindre le crâne... Si vous gerbez il est fichu ! - Ça va. - J'y suis. (...) - Il va s'en tirer ? - On ne le saura que quand il se réveillera. - J'ai besoin d'un verre. Vous en voulez un ? Je me sers un verre. - Il est cinq heures du matin. - Exactement. " ('Marvel's Jessica Jones' saison 1 épisode 13)

Jeudi 5, 3 h 01.

Je suis allongé dans mon lit, dents brossées et tout, Cador à ma gauche, Janvier à ma droite, Oliver à la demi-queue sur un accoudoir, Marlou dans son carton, tout pour être heureux.

Je ne suis pas malheureux mais le sommeil ne vient pas. Je me relève, enfile un gilet, me sers un verre. Pour moi les insomnies passagères sont automatiquement liées à la vie et à la mort, elles-même inextricablement liées. J'ai pas mal écrit à ce sujet antérieurement, je peux vous copier une page ou deux de 'La Réalité en Face', résumé de mon point de vue sur le tout, aussi présomptueux que cela puisse paraître. Une suffira pour commencer, on n'est pas à la foire.

 

Le rôle de la mort avant de prendre une vie est de fixer un destin. La vie est le parcours, la mort est l’objectif. Vous me direz : A quoi bon se fixer la mort comme objectif si elle est inéluctable ?

C’est la façon de se présenter devant elle qui compte : sérieux, discipliné, attentif, déterminé à passer la barre, un entretien d’embauche à côté n’est qu’une plaisanterie. Notre vie - non pas tant la vie sociale en elle-même, les charges, les pensions et les crédits, le statut, la fonction, et la cave à vider qui ne sont plus alors d’actualité – notre vie-même, tout entière, celle de notre enfance, de notre adolescence trop sage ou complètement déjantée, de nos efforts pour être au niveau plus tard, de tenir la route au milieu de nos amis et parents, ou seul contre vents et marées, celle-là qui nous tient à cœur : que vaut-elle ?

À supposer qu’un Dieu quelconque nous juge il sera trop tard pour ce que nous avons à faire ici-bas. Notre juge maintenant est notre conscience morale. Si vous ne savez pas ce qu’est la conscience morale vous ne le trouverez nulle part sur Internet ou chez les philosophes qui n’en sont pas mieux pourvus que vous et moi. La conscience morale décide, pour le moins débat, de ce qui est bien et de ce qui est mal, elle le fait sur la base d’observations, d’appréciations et de critères finement élaborés par nos ancêtres et les ancêtres de nos ancêtres depuis le fond des âges, depuis les origines de notre espèce qui constituent le grand patrimoine dont nous avons hérité, jamais célébré celui-là, le seul fondement de l’humanité, tout le reste étant de l’animalité pure et de la pisse en bouteille.

 

Comme devant un kiné ou un dermato, nous serons à poil devant la mort, elle n’aura pas besoin de nous examiner, elle prendra notre mesure séance tenante. Un, deux.

Vous pourrez appeler Sainte Rita ou l’archange Gabriel à la rescousse, les Saintes Ecritures ou La Mémoire de L’Histoire, la mort n’est d’aucun monde en particulier, elle opère le passage de l’un à l’autre, c’est tout. Elle est douce pour nous si nous sommes doux envers elle, elle se montrera dure dans le cas contraire et nous n’aurons pas raison, elle nous pliera plus facilement que du carton-pâte quand nous aurons épuisé nos ressources car le temps ici-bas c’est elle.

Elle est le temps et elle est la règle.

Nous avons vu le jour sans savoir comment, nous n’en avons généralement gardé aucun souvenir et pour cause, nous n’avions pas appris à mémoriser comme nous avons appris à le faire depuis. Nous avons enfermé notre enfance dans une boîte, l’adolescence dans une autre, notre maturité dans une troisième, ainsi de suite, la dernière, celle de la vieillesse, est peut-être encore vide. Quoi qu’il en soit nous avons progressivement appris que notre temps ici-bas était compté, rencontrer la mort en toute conscience est donc désormais la grande affaire de notre vie.

 

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'Voyez ça. C'est quoi ? Le tunnel entre les deux mondes, juste avant le grande lumière. Ha ! Vous croyez ça ?

 

 

 



05/04/2018
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