daredevil

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Article sans titre

Ça m'est revenu.

C'est au sujet de la traduction de 'tougher' que j'ai faite. Plutôt que 'plus dur' il faut traduire par 'plus résistant' et 'Tougher Than The Rest' par 'Plus Résistant Que La Moyenne'. Et quand c'est chanté par Bruce Springsteen, on n'a pas de mal à le croire.

J'aime l'exactitude. Le diable qui "gît dans les détails" se cache dans les approximations et les sous-entendus. Les mots sont très importants, ils peuvent changer le cours des choses et doivent impérativement être raccord avec les faits, les émotions ou les sentiments.

Il faut savoir qu'en dehors des frais vétérinaires toujours très chers, les bêtes vous coûtent un certain prix au quotidien, 56 € les 15 kg de croquettes pour chiens pour 1 mois et demi, celles pour chats, les boîtes de pâtée, le foin, les céréales et la vitamine C des cochons d'Inde, la nourriture des poissons, la flotte de l'aquarium. Je n'ai pas prévu tout ça quand je les ai prises en pension, avant la mort de ma mère et les plus de 6000 euros qui viennent de tomber sur mon compte en direct de sa succession (je sais pas c'est quoi) alors que la maison n'est même pas encore vendue. 

Avec 'La Réalité en Face' je remplis facilement une page. Il faut dire que j'ai mis beaucoup d'énergie à écrire ces 20 pages et que je ne voudrais pas qu'elles passent à la trappe.

Page 10 : 

Comment se monter doux envers la mort ? Comment ne pas être pour le moins rétif, révolté, furieux, amer ?

Il y a plusieurs façons de répondre. Vous avez entendu parler de gens qui, dans des situations extrêmes, appellent la mort. La mort est salvatrice dans des cas qu’on ne saurait dénombrer. Ils ne connaissent pas ou plus nos sentiments.

 

La majorité des gens ne peuvent cependant pas être assimilés à cette catégorie et ils trouvent le temps de lire tranquillement, ils aiment bien écouter les autres raconter leurs histoires pour se bercer ou y trouver quelque impulsion, un enseignement ou une méthode à suivre pour maigrir sans trop d’effort. Ceux-là, la majorité d’entre nous, ne sont pas du tout prêts à mourir tout de suite, ils ont d’autres livres à lire, des pays à visiter, des enfants à voir grandir, des barbecues et des Noëls en famille à tire-larigot en perspective dans un monde certes un peu secoué mais encore tranquille par chez nous. Voilà ce que nous sommes : des enfants gâtés.

Les réfugiés qui viennent s’échouer morts ou vifs sur nos plages, laissant peut-être derrière eux leurs propres enfants flottant, ventre ballonné, à la surface de nos tranquilles eaux européennes, ceux-là ont un avantage considérable sur nous, ils savent dès le départ que la mort est de la partie et ils en acceptent l’enjeu, quand le sort leur est défavorable ils luttent comme c’est dans leur nature et se rendent quand ils n’y a plus d’issue. Je ne peux imaginer qu’il en soit autrement. Imaginer autre chose équivaudrait à leur prêter des idées suicidaires, ce que je ne veux même pas commenter.

 

Gâtés, endormis par les promesse successives d’hommes que nous avons élus pour cela-même, qu’ils nous préservent du malheur des autres, que nous puissions continuer à débattre sur les hausses d’impôts et l’insécurité croissante dans nos cités, hantés par les souvenirs de parents ou d’amis qui ont connu ce que nous n’avons pas connu nous-mêmes, guerre ou misère, dictature ou torture, enfermement ou perte irréparable. Nous ne luttons pas contre la mort la plupart du temps, seuls des enfants savent encore le faire, nous luttons contre sa perspective, contre l’idée de la mort et de son cortège de souffrances et de frustrations.

 

Nous avons tous vu à travers documentaires et reportages que les enfants frappés par la maladie qui se retrouvent dans des pavillons hospitaliers spéciaux où ils savent ou apprennent rapidement qu'ils n'en ont plus pour très longtemps – et où ils voient leurs camarades 'partir' - se comportent bravement. Braves aussi les enfants qu'on ampute à douze, dix, huit, cinq ans et qui ont accepté de vivre leur vie durant avec une prothèse, si la guerre ne fait pas d'eux de la charpie à la sortie du centre de rééducation.

Tous les traumatisés de guerre, pour s'en remettre progressivement, doivent passer psychologiquement par des stades dûment répertoriés. De mémoire, et donc sous toutes réserves, je dirais : l'incrédulité ("Pas à moi !"), le constat objectif du fait, la révolte impuissante, fatalement suivie par la dépression, puis, selon un laps de temps très variable d'un individu à l'autre, l'acceptation. Peut enfin commencer la réadaptation, la rééducation, l'apprentissage, etc. Les enfants sont brillants dans ces épreuves, ils donnent des leçons tous les jours à leurs bourreaux, vétérans hagards de toutes les guerres, et à nous, adultes ordinaires munis de nos complémentaires santé.

 

Des enfants nous donnent des leçons sur l’une des plus importantes choses de notre vie ! Comment avons-nous pu en arriver là ?

 

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06/04/2018
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