Article sans titre
Alors je sais pas combien d'alcoolos il y a dans cette ville mais il y a trente-six (j'exagère) lieux de réunion. J'ai opté pour le plus proche à 18 h demain. La question est : vais-je m'intéresser aux témoignages des autres ? On peut y aller sobre ou saoul, sur la pente ascendante de l'abstinence ou pas encore décidé, le principal est de ne pas foutre la merde par ses propos ou son attitude, ce qui semble dans mes cordes dans ce cadre-là. La personne que j'ai eue au bout du fil s'est déclarée elle-même alcoolique et je ne sais pourquoi j'ai trouvé ça rassurant, comme si j'allais retrouver ma vraie famille.
Je sais un peu pourquoi en même temps, depuis mes 30 ans j'ai vu toutes sortes de psys, tous de l'autre côté de la barrière ou se positionnant comme tels. Et j'avais toujours cette réflexion, le plus souvent informulée, " Mais vous connaissez quoi au problème ? " Bref, je suis très optimiste, je ne suis pas à une désillusion près de toutes façons.
Il y avait deux gars assis sur un banc public du boulevard et, comme on passait à leur hauteur, Janvier est allé renifler d'un peu près le premier au passage, celui-ci a fait une réflexion en langue étrangère exprimant le dégoût quand son attitude trahissait la peur. C'est ça la connerie.
Parce qu'à côté de ça je vois des enfants de trois ou quatre ans venir tout naturellement caresser les chiens en toute confiance, sous le regard non moins confiant des parents, et ça c'est l'intelligence.
Comme on revenait, j'aperçois de la fumée émanant de ce chantier du garage devant chez moi, en cours de reconversion d'immeuble d'habitation (entamée depuis plus de deux ans) et un gars faisant la navette avec un seau en plastique de la loggia des voisins. Quatre ou cinq badauds étaient là, incendie de palette causé par des gamins. Deux camions de pompiers arrivent alors que le feu est déjà éteint, le premier repart peu après. Cinq ou six pompiers palabrent derrière le deuxième pendant un quart d'heure, l'un d'eux semblant arroser des laitues sur quelques braises à l'intérieur. Moi, ce que je comprends, c'est que, malgré leurs lourdes tenues de cosmonautes, ils n'avaient pas hâte, par cette douce journée printanière, de rentrer à la caserne pour s'en débarrasser et taper le carton.
Svetlana a toqué à ma fenêtre à 1 h passée pour que je lui dégote l'article 5 de la Constitution Française, qui n'a rien à voir avec une demande de naturalisation dont elle avait besoin pour son B.A. (?) du lendemain. Sa main sur la souris quand elle s'en est emparée, et que j'ai voulu lui reprendre, avait la froideur de celle d'un cadavre.
C'est mon père que j'ai touché après sa mort (on n'était pas en très bons termes mais j'ai tenu à rester seul avec sa dépouille cinq minutes), la sensation qui m'en est restée était celle-là, que je traduirais en terme de couleur par du gris, quelque chose d'entre deux mondes. Juste une sensation, quelque chose d'étrange parce qu'inattendu et neuf.
One more photo et envoi.
Flou non intentionnel mais bienvenu. Hall d'immeuble je crois (vers 2016). La photo fait 3264 pixels sur 2448, vous pouvez en tirer un poster, ce que j'aurais fait si j'avais de la place pour l'exposer. Les visiteurs vous diraient " C'est quoi ? " et vous répondriez " Qui en a à faire ? "
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