Article sans titre
Dimanche 7 h 13, on dirait que je suis le premier sur le pont. Nuages moutonneux. Embrayé sur un mélange crème de cassis, scotch et café. Autant je ne suis pas aventureux côté médocs, autant sur la boisson je ne suis pas timide.
En fait, X qui vient de me rendre visite, était dès 6 h dans son garage à peaufiner sa voiture d'occase. J'apprends qu'il a eu une DS (il a eu des tas de bagnoles en fait), Ce qui me rappelle cette 203 customisée aperçue hier que j'aurais bien prise en photo, mais y avait son proprio autour genre vieux hippie grincheux qui faisait tache.
Parfois le soleil du matin occasionne des reflets passagers sur les vitres des voitures, une demie seconde. Quand vous êtes philosophe, vous en tirez une leçon, sinon vous vous contentez de l'observer.
22 h 36.
Il y avait ce négro (les noirs qui se comportent grossièrement sont des négros dans mon dictionnaire) qui avait laissé pendre sa jambe dans l'allée du tram. Je force le passage et je dis " Y a pourtant assez de place dans le tram " (Vrai, quatre ou cinq pékins maxi). Ca lui a pas plu, debout près de moi aussitôt, soi-disant que je l'avais bousculé, menaçant de me casser la gueule (à la bonne heure !), moi disant " Vous avez pas à laisser traîner vos pieds dans l'allée ", lui ne voulant rien entendre. Je regardais ce faciès prognathe, comme curieux devant sa réaction, puis j'ai laissé béton. Putain de fils d'esclave, ça sait pas rester à sa place.
Il y a des années de ça (j'habitais encore aux Ponts de Cé), un mec du voyage (en tout cas très typé, genre tzigane) est venu me rejoindre sous l'abribus, très énervé contre je ne sais qui. Il vitupérait tout à même, me prenait à témoin, mais moi : pas un regard pas un mot. Je le détestais cordialement, ce qui le mettait en rage. Puis le bus est arrivé, ce qui ne l'a pas calmé pour autant, mais là au moins, on sait qu'après le pont Dumnacus (chef de la tribu gauloise des Andécaves) on en aura fini avec lui.
Dans une séance de prétendue psychothérapie, évoquant cette anecdote et sans jamais avoir entendu ou lu précédemment cette expression, j'ai dit " Dommage qu'Hitler ait pas fini le boulot. " Les prétendues psychothérapies servent à ça, dire des choses qu'on ne pense pas vraiment, juste lâcher du lest. Le psychothérapeute normalement hoche la tête en signe d'acquiescement.
Mais quand j'ai traité la secrétaire du CMP, où ma psychiatre tient une permanence, de conne (c'est vrai, c'est une conne), celle-ci s'est montrée choquée. Moi je dis que si on ne peut pas tout entendre dans ce boulot d'éboueur de l'âme, alors on s'est trompé de métier. Mon psy d'alors m'a entendu dire que j'aurais voulu fracasser la tête de ma mère à coups de marteau. Croyez-vous que j'aurais pu passer à l'acte ? Ceux qui passent à l'acte ne consultent pas de psy, ou bien après en vue d'une hypothétique réha- (s'cusez-moi, c'est cette toux chronique) -bilitation.
Les Tziganes ont morflé autant que les juifs mais comme ils étaient moins nombreux et ont à peu près zéro influence dans les médias, on en a énormément moins parlé. Les homosexuels et les malades mentaux de l'époque je vous dis pas. Je pense à un poète français du nom de Jacob, peut-être homosexuel mais quelle importance ? Mort en camp de transit, moitié de faim je crois bien. Max Jacob exactement (Wikipedia), mort à Drancy en 44.
Maintenant vous faites imprimer ' MAX JACOB REMEMBER ' sur votre T shirt et vous êtes sûr(e) que personne n'aura le même.
Ca fait un moment que je voulais montrer cette cheminée ou une autre. Je sais pas c'est quoi symboliquement, les cheminées, mais ça me branche. Non pas Auschwitz, les cheminées de chez nous. La fumée qui en sort, notre vie qui s'exhale.
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