La mémoire du poisson rouge
Quand j'habitais aux Ponts-de-Cé (93/99) et que fuyais l'omniprésence de mon proprio dans la journée, je me retrouvais dans toutes sortes d'endroits, parfois du côté de Trélazé, de Sainte Gemmes ou de Bouchemaine. Ou de Belle-Beille où, par l'avenue Notre-Dame du Lac, j'accédais en contrebas à des arbres et un ruisseau pas trop encombré de saloperies, ou en haut du parc Saint Nicolas, ou arpentant celui de la Garenne. J'y traînais, fumais une cigarette, je n'étais pas alors le bipolaire qu'on a déclaré que j'étais par la suite, j'étais juste un peu nulle part. J'ai fait les quatre pôles de la ville à l'époque (quadripolaire mon pote !), à pied, infatigable, une sorte de traversée du désert à ma dimension. Il n'y avait pas de gens dans mon entourage, il m'arrivait de parler tout haut dans les rues, ou d'y chanter. Avant de prendre le bus de retour vers les 20 h, d'écouter la radio avant le coucher (la télé était corrodée par l'humidité du studio) et de remettre ça le lendemain.
La vie que je menais avant, dans les années 80, n'était pas bien différente. On peut dire que j'ai toujours été un drôle de pistolet. Si j'avais eu la moindre idée de ce qu'était une vie normale, ordinaire, je ne crois pas que ça m'aurait intéressé non plus, ni que cela se fût avéré possible. Je n'avais pas une vie extra-ordinaire, loin de là, j'étais jute à côté. J'ai déjà raconté ailleurs comment je me suis retrouvé là, peu importe.
https://www.youtube.com/watch?v=OET8SVAGELA
'Me and the devil' par Gil Scott-Heron, pas rater ça. Je cherchais du côté de Van Morrison à cause de la voix, mais Van Morrison c'est de la bluette à côté.
On ne saurait dénombrer les films américains qui commencent par un petit déjeuner. C'est le début du film, donc le matin, donc le petit déj'. Faut savoir dépasser ça parfois mais la plupart du temps ça n'en vaut pas le coup, c'est juste le début d'un film plan-plan, avec quelques scènes de lit, un peu de suspense et de violence avant une fin ouverte sur l'avenir. Chiotte !
Mais là, c'est avec Bryan Cranston que je n'avais pas revu depuis la série 'Breaking Bad' sur Arte, ça faisait un bail. Il ne me manquait pas non plus tellement son personnage était répugnant, le voilà encore dans un rôle de bad guy mais cette fois sans ambiguïté.
On dit que les poissons rouges n'ont pas de mémoire, mon Marcel en a une; Ainsi il ne demandera pas à manger dans la journée malgré mes propositions mais dans la nuit, systématiquement. Si son intelligence n'est pas dans ce qui lui sert de cervelle, elle se situe au moins dans le centre de l'appétit. En plus, il est loin d'être bête. Qu'est-ce qui me le prouve ? Rien, c'et juste l'impression qu'il me donne, que c'est un poisson qui la connaît dans les coins et que faut pas la lui faire, ni à l'endroit ni à l'envers. Il pourrait même vous en apprendre sur comment vivre jour et nuit dans 50 litres d'eau (disons 5000 pour un homme), ha !
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